En 2005, le CPAS de Tournai octroyait 606 RIS. Six ans plus tard, on en est à 1.062.
TOURNAI Rita Leclercq (PS) déteste les additions quand il s’agit d’évoquer les Revenus d’intégration sociale (RIS) octroyés par le CPAS de Tournai. Pourtant, la présidente du CPAS doit s’y faire : une diminution des RIS n’est pas à l’ordre du jour. Pis même. Le CPAS de Tournai a franchi la barre précaire des 1.000 RIS octroyés par mois.
“C’est très frustrant”, confie Rita Leclercq. “En 2005, nous en étions à 606. Nous avions travaillé comme des fous pour réduire le nombre de RIS.” Et puis, patatras ! Entre 2008 et 2009, le CPAS est passé de 702 à 899 RIS ! Soit 197 de plus en un an. La faute à la crise. Puis, sont venues les exclusions du chômage.
Résultat : en septembre 2011, le CPAS a octroyé 1.025. Un mois plus tard, on en est déjà à 1.062. Ironiquement, le budget alloué en 2012 pour le versement des RIS est légèrement moindre à 2011.
La raison en est simple : le CPAS de Tournai va obtenir un remboursement du fédéral à hauteur de 65 % du montant des RIS car Tournai a passé la barre des 1.000 RIS.
Le CPAS met le reste. Sous cette barre des 1.000 RIS, la balance est de 60 % pour le fédéral, 40 % pour le CPAS de Tournai. La quote-part versée par le CPAS, par an, pour l’octroi des RIS représente environ 5 % de son budget. Autre chiffre inquiétant : le nombre de demandes d’aide au CPAS en hausse.
Il sera de 7.000 en 2012. “Malheureusement, en ce moment, nous répondons surtout aux besoins primaires : manger, boire et se loger. Nous avions tout misé sur le reclassement professionnel, la réinsertion pour réduire le nombre de RIS, cela avait marché et nous allons poursuivre sur cette voie”, assure Rita Leclercq.
“C’est dur de boucler le budget mais je tiens à maintenir celui consacré à la réinsertion. Et je veux maintenir l’emploi complet au CPAS. Nous parviendrons aussi à garder les services, mais nous n’en créerons pas. Nous avons une pluie d’idées, mais ce n’est pas possible. Et puis, le CPAS, c’est aussi les maisons de repos, les logements…”.
Pour survivre, le CPAS se montre débrouillard et gratte partout où il peut. “Nous vendons aussi du patrimoine. Nous en avons, c’est notre chance.” Mais le patrimoine, c’est épuisable. “Et avec les RIS et ces appels à l’aide qui augmentent, j’ai peur”, souffle Rita Leclercq, pourtant optimiste de nature. “Je me demande si nous pourrons maîtriser la situation.”
Source : DH du 19 décembre 2011 - Article de Laurent Dupuis.
